Une histoire de famille

La Maison Dumont est à la tête d’un domaine historique d’embouche (nom traditionnel donné à l’engraissement uniquement à l’herbe) de la vallée de l’Arconce (Saône-et-Loire).

Négociant-éleveur dans l’âme, la Maison demeure indépendante et familiale, avec à sa tête la 3e génération exploitant le domaine.

La famille Dumont, quittant le domaine de la Noue moins fertile, s’implante au lieu-dit Orcilly dans les années 1920-1930. Totalement divisé peu après la révolution, le domaine ne compte plus alors que la maison principale et quelques prairies. La famille va patiemment reconstituer une grande partie des propriétés d’Orcilly, fierté de la famille de Lévis, seigneurs puis barons de Lugny, du XVe au XIXe siècle.

LUGNY-Les-CHAROLLES – Vue d’Orcilly. Ed. aériennes « CIM ». Combier, Mâcon, années 1950/60. (Source : Collection Dumont d’Orcilly)

Nos ancêtres, dès le XVIIIe siècle et jusqu’en 1867, transportent de Bourgogne jusqu’aux marchés de Poissy et de Sceaux, nombre d’animaux pour le plus grand bonheur des clients parisiens.

Le marché de Poissy en 1830. Ed. anonyme, début XXe. (Source : collection Dumont d’Orcilly)

Antonin puis Pierre Dumont, 1e et 2e générations sur le domaine d’Orcilly, prendront à maintes reprises le « train aux bestiaux » à Saint-Julien-de-Civry (71) pour amener leurs animaux au marché de la Villette, ouvert par le Baron Haussman en 1867. Pendant son enfance, Bernard Dumont, l’exploitant actuel, aura la chance d’entendre le fameux coup de cloche qui raisonne encore dans sa tête aujourd’hui, signalant le début des ventes du marché.

75 – PARIS. La Villette pittoresque : un marché aux bœufs dans la grande halle. Ed. CPM, années 1950/60. (Source : Collection Dumont d’Orcilly)

En 1973, et après plus de cent ans de bons et loyaux services, la vieille halle aux bœufs de la Villette fait place au pavillon pour la viande de boucherie de Rungis, dans lequel les petits producteurs perdront leur place. Face à la montée en puissance de l’agriculture de masse et privée de sa vitrine parisienne, la filière traditionnelle s’effondre peu à peu.

Dans les années 1980, la famille finit par convertir le domaine d’embouche en élevage classique. Cependant, hier comme aujourd’hui, nous tenons tête aux mauvais aspects de la modernité qui risquent d’altérer nos précieuses prairies. Nous refusons donc catégoriquement les technique industrielles de type remembrement, arrachage des haies, usage des engrais chimiques et des pesticides. Nous sommes convaincus que l’avenir confirmera nos convictions.