Voici plusieurs siècles que notre famille parcourt les prairies de la vallée de l’Arconce, « le pays où l’on cultive le beefteck», selon l’expression donnée dans le journal de Paris en 1943.
Le domaine d’Orcilly est situé au cœur de cette vallée, berceau historique, avec le Brionnais, de l’élevage et de l’engraissement de la race charolaise (Saône-et-Loire).
Nos prairies sont réputées depuis des siècles pour leur richesse et nous avons tout mis en œuvre pour les préserver. Preuve de leur caractère exceptionnel, elles sont aujourd’hui le support d’une candidature de classement au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le domaine d’Orcilly compte parmi les meilleures prairies de la commune de Lugny-lès-Charolles, réputées depuis des siècles. Il a été édifié par la famille de Lévis, seigneurs puis barons de Lugny au XVIIe siècle.
Nos histoires locales, transmises oralement, rapportent que la famille de Lévis, barons de Lugny faisaient transporter leurs bœufs charolais pour les vendre aux meilleurs bouchers parisiens, dès le XVIIIe siècle voire peut-être dès le XVIIe siècle. On raconte aussi qu’après un aussi long voyage, les animaux, fatiguées, avaient besoin de repos et que les barons auraient négocié la possibilité de les laisser paître dans le parc du château de Sceaux.
Claude Courtépée, prêtre et historien, lors de son voyage entre 1776 et 1777 dans la province de Bourgogne confirme la réputation de nos prairies en rapportant que : « Le bas Charolais est renommé par ses pâturages très fertiles et par les gros bœufs qu’on y engraisse dès l’âge de sept à huit ans, surtout le long de l’Arconce. On y voit des terres de 25, 30 à 40,000 livres de rente, telle que Lugny » (Source : « Voyage de Courtépée dans la province de Bourgogne » en 1776 et 1777, p. 62).
Chaque parcelle du domaine a été méticuleusement découpée par les anciens en fonction de ses qualités. Les prairies dites d’embouche, spécialisées dans l’engraissement naturel des animaux, font l’objet d’un soin tout particulier depuis des générations tant elles sont précieuses et fragiles en même temps : jamais retournées, rarement fauchées, sans usage de pesticides et sans ajout d’engrais chimiques. Selon les experts scientifiques mobilisés par le Pays Charolais-Brionnais dans le cadre de la candidature UNESCO, ce travail de précision dans la gestion du parcellaire herbager opéré sur plusieurs siècles semble n’avoir aucun équivalent au monde.